Saturday, September 6, 2008

1990-2008

My dad’s cousin, Johanne, suffered the loss of her son, Matthieu, this summer. My dad wrote a story about his death, and I wanted to post it in memory of him. Matthieu was 18.

Mercredi, le 27 août au matin, Matthieu décide de prendre une douche, lui qui la prend d’habitude le soir. Notant que ça fait un bon bout de temps qu’il est dans la douche, sa mère Johanne l’appelle. Pas de réponse. Frappe à la porte. Rien. Appelle encore. Toujours rien. Elle ouvre. Le spectacle qui l’attend est digue du plus pur CSI.

Son grand fils de 18 ans est là étendu nu dans la douche. Sa tête repose dans la poubelle. L’eau de la douche coule sur son corps inanimé. Une panique instinctive s’empare d’elle. « Matthieu! Matthieu!» Vite elle soulève sa tête. Aucune réaction. Aucun souffle. « Matthieu! Matthieu!» Elle le secoue, tente de le ranimer. En vain. Se lève, désemparée. Appelle 911. Matthieu est là, son corps déjà plus froid que le plancher de la chambre de bain où il est étendu.

Mais comment un garçon de 18 ans, joueur de football en pleine santé peut-il finir ainsi? À l’autopsie on apprendra que Matthieu, en prenant sa douche, a eu une crise d’épilepsie. Qu’il a sans doute glissé, pris de tremblements incontrôlables. Qu’il est tombé tête première dans la poubelle à côté de la douche et qu’il s’est étouffé avec sa langue. Combien de temps cela a-t-il pris avant qu’il ne respire plus? Était-il conscient, durant la crise, du manque d’air dans ses poumons? Savait-il qu’il mourait là la tête dans une poubelle et qu’il ne pouvait rien faire? Assistait-il impuissant à sa mort lente, prisonnier d’un corps qu’il ne contrôlait plus? D’un corps qui se retournait contre lui, lui arracher son dernier souffle de vie.